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Le programme Florilèges prairies

©Muséum national d’Histoire naturelle

Présentation

Florilèges prairies est un suivi standardisé de la flore des prairies urbaines, co-élaboré en 2014 puis lancé en 2015 par le Muséum national d'Histoire naturelle, Plante et Cité, le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien, le Département de Seine Saint Denis et l'Agence Régionale de la Biodiversité en Ile-de-France.

Il permet d’évaluer l’effet des pratiques de gestion sur la qualité écologique des prairies et d’étudier la dynamique de l’évolution de ces milieux.

Le programme de sciences participatives Florilèges prairies est dédié aux gestionnaires d’espaces verts qui souhaitent s’inscrire dans une démarche scientifique à l’échelle nationale et disposer d’un outil d’aide à la décision pour adapter leurs pratiques à la biodiversité.

Le protocole consiste à recenser 60 espèces dans 10 carrés d’1m² au cœur même d’une prairie. Plusieurs outils sont fournis aux gestionnaires : un livret d’accompagnement au protocole, des fiches de terrain (« localisation et historique », « relevé et gestion ») complétées de deux guides d’identification des plantes (la « Clé des prairies » et la « Clé des Poacées »), disponibles ici et en version papier sur demande à florileges-prairies@mnhn.fr, et la possibilité de bénéficier d’une demi-journée de formation à la mise en place du protocole.

La prairie urbaine, un refuge pour la biodiversité des villes

Malgré l’intérêt reconnu de ces milieux pour la préservation de la biodiversité, les prairies sont en régression à l’échelle de l’Europe entraînant une chute du nombre d’espèces qui leur sont associées. Les papillons des prairies européennes ont, par exemple, vu leurs populations chuter de moitié en 20 ans ! La préservation voire l’augmentation de la surface occupée par cet habitat, notamment en milieu urbain, répond à un réel enjeu de préservation de la biodiversité.

La prairie est un milieu ouvert caractérisé par une végétation herbacée pouvant être haute et dense. En ville, il peut s’agir d’un stade transitoire entre le gazon et le boisement. La gestion par le fauchage ou le pâturage est nécessaire pour maintenir ces milieux à l’état de prairie.

La régularité, la période et la fréquence des pratiques permettent à une flore plus ou moins diversifiée de s’installer au sein de ces milieux. La ressource en eau et la qualité du sol sont également des paramètres essentiels qui vont déterminer la composition floristique d’une prairie. Ainsi, le nombre de plantes peut varier d’une dizaine d’espèces pour les prairies gérées intensivement et s’élever à une centaine en gestion extensive.

Ces milieux proposent le gîte et le couvert pour une grande diversité d’insectes, d’araignées, de mammifères, d’oiseaux, de vers-de-terre, etc. Ainsi, une prairie peut abriter plus de 1500 espèces d’insectes ! Toutes ces espèces interagissent les unes avec les autres et ont besoin de cet habitat pour tout ou partie de leur cycle de vie. Grâce à la mise en œuvre de la gestion différenciée dans les parcs et les espaces verts, les prairies remplacent progressivement les gazons urbains. De nombreux questionnements sont apparus, aussi bien en termes de gestion, de perception, de rendu paysager, d’évolution…

©Audrey Muratet

Un suivi des plantes des prairies urbaines dédié aux gestionnaires des espaces verts

La prise en compte de la biodiversité est en plein essor aujourd’hui et doit s’intégrer de manière concrète dans les politiques d’aménagement des territoires. Pour cela, les gestionnaires d’espaces verts, mais aussi d’autres milieux plus ou moins anthropisés doivent pouvoir mesurer l’effet de leurs pratiques sur la biodiversité et évaluer la dynamique et l’évolution de ces milieux. Florilèges prairies vise à répondre à ce besoin : à travers le suivi des plantes sauvages, il est possible d’évaluer la qualité d’un milieu, de le comparer à d’autres sites, et de suivre l’évolution de l’impact des pratiques au cours des années.

Le protocole Florilèges prairies est simple, peu coûteux en temps, et est réalisable par des personnes non spécialistes des plantes. Plusieurs indicateurs produits par les scientifiques du programme permettent aux participants de connaître l’intérêt écologique (diversité en espèces, attrait pour la faune, typicité) et le niveau de perturbation (mécanique, chimique, embroussaillement) de leurs prairies et d’en suivre l’évolution au fil du temps.

A l’échelle nationale, l’ensemble des données récoltées permet aux chercheurs d’établir des comparaisons dans le temps et dans l’espace et confronter les modifications constatées dans les assemblages de plantes à des pratiques de gestion locales ou à des changements globaux. Les programmes de suivis participatifs sont sans équivalent pour mesurer à grande échelle et sur le long terme les variations de diversité et de composition des communautés d’espèces, pour déterminer les facteurs qui agissent sur cette biodiversité et ainsi améliorer sa préservation. Les premiers résultats ont ainsi révélé l’intérêt de la fauche coupée par rapport à la fauche broyée pour accueillir une plus grande diversité d’espèces. L’export des produits de la fauche permet d’augmenter la typicité des prairies et la fauche tardive est plus bénéfique pour les pollinisateurs que la fauche précoce.

Enfin, Florilèges prairies permet de sensibiliser les participant·es à la botanique, à l’écologie, aux enjeux actuels liés à l’érosion de la biodiversité. Ce programme est un moyen pour elles·eux d’orienter leurs actions afin d’améliorer la préservation de la biodiversité des espaces qu’elles·ils gèrent. Florilèges prairies est enfin un outil de médiation pour expliquer les actions mises en œuvre aux élu.es et usager·ères.

Sur le terrain, les différentes étapes du protocole

  • Choisir une prairie de plus de 130 m².
  • Placer 2 × 5 carrés d’1 m² de part et d’autre du centre de la prairie selon une des dispositions proposées dans la Fiche « localisation et historique ». La localisation des quadrats et l’historique de la prairie sont détaillés sur cette fiche. Les 10 quadrats seront replacés au même endroit chaque année. Cette première fiche n’est à compléter que la première année du suivi.
  • Relever les plantes sur le terrain une fois par an entre juin et juillet (période de floraison optimale pour les plantes), seul·e ou à plusieurs. À l’intérieur de chaque carré, compter le nombre de ligneux présents (sans chercher à les identifier) et identifier les plantes présentes parmi les 60 de la liste de la Fiche « relevé et gestion » en vous aidant de la Clé des prairies et la Clé des Poacées . Sur cette même fiche, renseigner la gestion menée sur la prairie durant l’année écoulée entre votre dernier relevé et le relevé actuel.
  • La saisie des données s’effectue en ligne ici.

Les 60 espèces de plantes sélectionnées dans le programme Florilèges prairies sont des espèces communes dans les prairies de la moitié Nord de la France. Elles ont été sélectionnées en fonction de leurs écologies variées et de leur facilité d’identification.
Les ressources pour vous aider à localiser les quadrats, identifier et renseigner les espèces de plantes des prairies sont disponibles ici.

©Audrey Muratet